Bitcoin Core vs Bitcoin Knot, le duel silencieux
- Admin
- 12 août
- 4 min de lecture

⚡️ Bitcoin Knot : le nœud que Core ne veut pas que vous installiez
Vous pensiez que Bitcoin n’avait qu’un seul cœur? Il en a au moins deux.
L’un bat lentement au rythme des compromis, l’autre forge des blocs dans l’ombre.
Bitcoin Knot n’est pas une simple variante.
C’est un rappel brutal : dans Bitcoin, le code est libre — et la souveraineté, une arme.
Un peu d’histoire : deux visions, un même code
Bitcoin Core est l’implémentation principale du logiciel Bitcoin.
À l’origine, il s’appelait simplement Bitcoin, développé par Satoshi Nakamoto en 2009.
Après le retrait de Satoshi, le projet est repris par Gavin Andresen, puis par une équipe de développeurs comme Wladimir van der Laan.
Il est renommé Bitcoin Core pour distinguer le logiciel de la monnaie elle-même.
Core devient la référence : robuste, stable, adoptée massivement par les acteurs institutionnels. Il vise l’universalité et la compatibilité. Son évolution repose sur le consensus lent et rigoureux entre développeurs.
Bitcoin Knot, initié en 2014 par Luke Dashjr, est un dérivé de Bitcoin Core.
Luke Dashjr est l’un des plus anciens contributeurs du projet Bitcoin, connu pour son engagement sans compromis envers la sécurité, la sobriété du protocole et la souveraineté individuelle.
Knot propose un Bitcoin sans concessions : plus strict, plus transparent, plus modulaire. Là où Core sécurise l’avenir, Knot conserve la radicalité de l’origine.
1. Le socle commun : une base Bitcoin partagée
Bitcoin Core et Bitcoin Knot partagent le même tronc logiciel.
Ils appliquent les règles de consensus de Bitcoin, relaient les blocs, vérifient les transactions et participent à la stabilité du réseau.
Mais leur philosophie diverge profondément.
Core choisit la prudence, l’intégration, la compatibilité.
Knot préfère l’indépendance, la clarté, la responsabilité technique.
2. Bitcoin Core : le maître d’œuvre du statu quo
Bitcoin Core est le socle technique de la majorité du réseau depuis plus d’une décennie.
Son évolution est lente, méticuleuse, et suit un processus de validation collectif très structuré.
C’est la version adoptée par les institutions, les exchanges, les développeurs d’applications. Elle inspire confiance, elle est auditable, elle est stable.
Mais cette rigueur impose certaines limites :
Peu de flexibilité
Peu de place pour l’expérimentation
Un centre de gravité de plus en plus fort autour des développeurs principaux
3. Bitcoin Knot : l’implémentation des nœuds souverains
Bitcoin Knot se veut l’outil des utilisateurs avancés, soucieux de garder un contrôle total sur le fonctionnement de leur nœud.
Voici ce qu’il propose concrètement :
Plus d’options de compilation (--enable-*) pour une construction sur mesure
Rejet des transactions non standard par défaut (contrairement à Core)
Des journaux d’activité plus détaillés pour une transparence maximale
Une capacité à filtrer les scripts ou transactions jugés nuisibles
Un code allégé, sans wallet embarqué ni interface graphique
Bitcoin Knot pousse la logique “Chaque nœud est souverain” jusqu’à son expression technique la plus pure.
Ce n’est pas un outil pour débutant. C’est une boîte à outils pour ceux qui veulent comprendre, auditer et décider.
4. Fidèle à Satoshi ou dissident orthodoxe ?
Knot n’est pas une simple variation technique. C’est un positionnement.
Là où Core fait des compromis pour préserver l’adoption massive, Knot résiste pour préserver l’essence.
Core cherche l’équilibre entre les usages
Knot défend une stricte rigueur d’usage monétaire
Core accepte les NFT, les ordinals, les scripts complexes
Knot les rejette comme des dérives
Core incarne le centre ; Knot assume la marge
Core a gagné la bataille de la reconnaissance.
Mais Knot défend la bataille de l’intégrité.
5. Compatibilité : deux chemins, une même chaîne
Bitcoin Knot reste compatible avec les règles fondamentales du protocole Bitcoin.
Il peut valider des blocs, relayer des transactions, participer au réseau.
Mais son comportement est plus strict. Il relaie moins. Il filtre plus.
Cela signifie :
Il peut être utilisé pour miner ou valider
Il ne relaiera pas certains types de transactions (ordinals, scripts Taproot complexes, inscriptions)
Il appliquera une politique plus exigeante sur la structure des blocs
Knot ne rompt pas le consensus. Il le nettoie, selon ses propres critères.
Conclusion : Core sécurise, Knot résiste
Bitcoin Core est la cathédrale : monumentale, consensuelle, protégée.
Bitcoin Knot est l’atelier : radical, affûté, sans vernis.
Dans un monde où Bitcoin devient institutionnalisé, réglementé, intégré aux marchés, Bitcoin Knot rappelle que le protocole reste libre.
Libre de refuser. Libre de filtrer. Libre de résister.
Et si la vraie fidélité à Satoshi, ce n’était pas l’adoption… mais l’insoumission ?
Bien sûr, vous l’aurez compris, ces “deux cœurs” ne sont qu’une image.
Bitcoin Core et Bitcoin Knot sont les deux visages les plus connus, les plus visibles, les plus discutés. Mais ils ne sont pas seuls.
Derrière eux existent d’autres implémentations : btcd, Libbitcoin, bcoin, des projets en Go, Rust, JavaScript…
Moins répandus, parfois marginaux ou expérimentaux, mais porteurs eux aussi d’une diversité essentielle.
Car la résilience du réseau Bitcoin ne repose pas sur un logiciel unique.
Elle repose sur la pluralité des outils, des approches, des lectures du même protocole.
Un même bloc.
Plusieurs manières de le construire.
Un même code.
Plusieurs interprètes pour le faire chanter.
Et c’est peut-être cela, au fond, la vraie insoumission :
Ne pas choisir un chef.
Choisir le code.





















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